Considéré comme l’un des berceaux du textile mondial, l’Inde a une histoire millénaire avec l’art du tissu qui possède une réelle valeur culturelle dans le pays. Les différentes techniques se transmettent de génération en génération, et chaque région possède ses spécificités de tissage et d’impression. Petit tour d’horizon de ces différentes techniques…
L’indienne
Célèbres étoffes de coton aux motifs floraux, les Indiennes sont utilisées aussi bien pour l’habillement que pour la décoration. Ces tissus doivent leur nom au fait qu’ils étaient initialement importés des Comptoirs des Indes. En effet, depuis des temps anciens, des artisans indiens se sont transmis les secrets de l’art de décorer les toiles de coton. Longs, complexes et empiriques, les processus de fabrication de ces indiennes reposent sur l’utilisation de mordants, sels métalliques qui, appliqués sur la toile ont la propriété de fixer les colorants de teinture. Cette maîtrise des procédés chimiques donne naissance à une palette de couleurs riches et brillantes, où dominent les rouges de garance et les bleus de l’indigo. À la suite d’une interdiction de leur importation en France, plusieurs villes se sont mises à les produire elles-mêmes. On peut notamment citer Marseille, Nantes et bien sûr Nîmes.
Le batik
Le principe du batik consiste à dessiner sur le tissu le motif final à reproduire, à protéger des zones du tissu contre la coloration par l’application de la cire chaude, à appliquer des couleurs par trempage dans des bains de teinture. L’opération sera reproduite pour chacune des couleurs en allant des couleurs claires aux plus foncées. À la fin du processus, on ôte la cire, soit avec un fer à repasser, soit par trempage dans l’eau bouillante. Cette technique est répandue dans toute l’Asie.
Le block print
Le block print est une manière d’imprimer des motifs sur du tissu grâce à des blocs de bois, très répandue dans le Rajasthan. Les blocs de bois sont soigneusement sculptés à la main par les artisans, ils servent ensuite à imprimer les motifs sur de la soie ou du coton. Pour en savoir plus sur cette technique
Le tissu ikat
Cette technique a la réputation d’être l’une des plus anciennes méthodes de teinture à la réserve. Les fils préalablement ligaturés suivant un plan bien précis sont teints avant d’être tissés. C’est durant le tissage que le plan (ou le motif) qui a servi à positionner les ligatures apparaît. Les artisans peuvent passer des mois à créer un motif sur les fils de chaîne et de trame avant de procéder au tissage.
Le chanderi
Le chanderi est un tissu ethnique traditionnel caractérisé par sa texture légère et pure et son toucher luxueux. Il est produit par tissage de la soie entrelacée de zari – fil régulier traditionnellement en or ou en argent – et de fils de coton traditionnel ce qui lui donne sa texture chatoyante. Le tissu a emprunté son nom à la petite ville de Chanderi où les tisserands traditionnels pratiquent l’art de produire des saris.
Le madras
Originaire de Madras, c’est un tissu indien de couleurs vives, à trame en soie et chaîne en coton, tissé avec des fils teintés aux colorants naturels, voire de fibres de bananier, à rayures ou à carreaux. En raison de l’immigration indienne dans les Antilles, le Madras est à présent associé à la tenue traditionnelle féminine des Antilles et de la Guyane.
Le Kalamkari
Le kalamkari est un art pictural traditionnel du sud de l’Inde. Il s’agit d’une toile de coton écru, peinte à la main à l’aide d’un Kalam, bambou taillé muni d’un chiffon servant de réservoir, en utilisant des teintures végétales. Les thèmes évoqués sont généralement tirés de la mythologie hindoue, de la nature (fleurs, animaux) et de la vie quotidienne.