Il n’y a pas de trace évidente de l’apparition des fuseaux de lavande en Provence mais il semblerait que cet artisanat ai vu le jour à la fin du 18ème siècle, lorsque les paysans ont commencé à cultiver la lavande pour les parfumeurs de grasse.
Le tissage des fuseaux est assez similaire à celui de la vannerie. Les tiges de lavande fraiches étant très souples et solides à la fois, elles ne cassent pas lorsqu’on les plie.
Les paysans provençaux imaginent donc une technique pour conserver le parfum de la lavande en enfermant les fleurs fraiches dans leurs tiges grâce à du ruban de lin, commun et assez peu cher à l’époque.
Les fuseaux sont ensuite déposés dans les armoires pour parfumer le linge et l’on se rendra compte rapidement que l’odeur forte de la lavande est également très efficace contre les mites.
Dut à la saisonnalité de la floraison de la lavande et au long travail manuel qu’il nécessite, le tissage des fuseaux restera dans la sphère familiale et ne deviendra jamais une activité commerciale.
Les fuseaux, tressés par les mères, seront également utilisés dans le trousseau de la mariée comme gage de bonheur dans le couple. Ce qui donnera à la quarante sixième année de l’union le nom de « noces de lavande ».
Aujourd’hui, malheureusement, la tradition des fuseaux de lavande a pratiquement disparue au profit des sachets qui, utilisant de la lavande sèche, seront fabriqués industriellement à partir de la moitié du 20ème siècle.
Aucune machine ne pourra remplacer le travail de la main, faisant du fuseau un objet rare et précieux…